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Firminy À l’hôpital aussi, les pédiatres assurent le suivi médical des enfants

 

Alors que les pédiatres de ville se font de plus en plus rares, les parents ont une solution à laquelle ils ne pensent pas forcément : emmener leur enfant au service pédiatrie de l’hôpital Le Corbusier. On vous explique comment ça fonctionne.

 

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Le docteur Lydie Favre assure une consultation pour Eliott, accompagné de sa maman, Sarah. Photo Carole Bouard

Trouver un pédiatre pour assurer le suivi de son enfant peut s’avérer très compliqué… D’autant plus aujourd’hui dans l’Ondaine, où le nombre de spécialistes installés en ville se réduit comme peau de chagrin.

Ce que les parents ne savent pas toujours, c’est qu’ils peuvent pousser la porte du service de pédiatrie de l’hôpital Le Corbusier. « Les adultes ont pris l’habitude de venir en consultation pour eux à l’hôpital, mais pas forcément pour leur enfant », constate Stéphanie Picq, cadre du service.

Pourtant, le service de pédiatrie s’est bien étoffé en passant de deux pédiatres il y a quelques années à sept aujourd’hui (même s’ils ne sont pas tous à temps plein).

 

 

 

Les nourrissons suivis dès 8 jours

 

Ce jour-là, au quatrième étage du bâtiment principal, le docteur Lydie Favre reçoit des enfants en consultation. « Nous assurons le suivi des nourrissons à partir de 8 jours, puis tous les mois jusqu’à 6 mois, puis à 9, 11, 12, 18 et 24 mois, puis une fois par an. »

Comme tout pédiatre, ils surveillent le développement staturo-pondéral (poids et taille) et psychomoteur de l’enfant, la diversification alimentaire, et ils assurent bien sûr le suivi vaccinal.

Chaque jour, quelques créneaux de consultation sont laissés vacants pour répondre aux diverses sollicitations : un enfant qui sort des urgences, un appel de parents pour une otite ou une bronchiolite, etc.

De nombreuses consultations spécialisées

 

Et, à côté des consultations classiques, les pédiatres de l’hôpital Le Corbusier se forment à de nombreuses spécialités : allergologie, pneumopédiatrie, nephropédiatrie, gastropédiatrie. « L’objectif n’est pas de se sur-spécialiser et de ne faire que ça, car dans la région, comme partout en France, on a besoin de pédiatrie générale, mais c’est bien de proposer des spécialités », estime Lydie Favre.

Et d’ajouter : « Quand on a des enfants qui présentent ces pathologies-là, on peut les adresser à des pédiatres de l’hôpital, plutôt que de les diriger sur Saint-Étienne, ce qui nous permet d’être un peu autonomes. »

De plus en plus d’enfants en surpoids

 

D’autres consultations devraient être prochainement proposées, notamment de la neuropédiatrie (troubles dys) à compter de début 2024.

Le docteur Lydie Favre, qui a déjà une formation supplémentaire en gastropédiatrie, souhaite en outre se spécialiser sur les questions d’obésité, car elle reçoit de plus en plus d’enfants en surpoids, ce qui devient un « vrai problème de société ».

Les consultations représentent l’activité principale du service et ne cessent d’augmenter au fil des années. Si plusieurs praticiens étaient absents l’année dernière, notamment pour des congés maternité, le service tourne dorénavant à plein régime. Et le nombre de consultations effectuées en 2022 (4 818) sera largement dépassé en 2023, annonce déjà Lydie Favre.

Ce jour-là, Alan Portafaix a emmené son fils Zyad aux urgences à la suite d'une chute. Photo Carole Bouard

7 800 passages aux urgences pédiatriques l’an dernier

Ce jour-là, en fin de matinée, Alan Portafaix vient de pousser la porte des urgences. Son fils Zyad a fait une mauvaise chute. Il est pris en charge par une jeune interne qui va devoir faire quelques points…

En 2022, 7 800 passages ont été enregistrés aux urgences pédiatriques. Chaque jour, c’est un binôme interne/infirmière pédiatrique qui accueille en moyenne une vingtaine de jeunes patients, dans un espace dédié au cœur des urgences. Avec parfois des pics de fréquentation, surtout en période de vacances scolaires et l’été, quand les activités extérieures se multiplient.

Les passages aux urgences se développent également faute de pédiatres et de médecins généralistes disponibles en ville.

Beaucoup de bronchiolites ces derniers mois

 

Parmi les pathologies les plus fréquentes ces derniers mois, des bronchiolites : « L’hiver dernier, on en a eu beaucoup, qui ont duré beaucoup plus longtemps et qui ont été plus graves. Avant, c’était de novembre à février. Maintenant, on a des bébés avec des bronchiolites de fin septembre au mois d’avril car, depuis le Covid, les virus sont plus agressifs », constate le docteur Lydie Favre.

Deux infirmières pédiatriques sont présentes tous les jours : une assure la permanence du matin, l’autre, celle du soir, pour une amplitude horaire de 7 h 30 à 22 heures, puis une astreinte jusqu’à minuit. « Après, la prise en charge est assurée par l’équipe des urgences jusqu’à 7 h 30, avec un pédiatre d’astreinte en cas de besoin. »

Une partie de l’équipe de pédiatrie. De gauche à droite : Marie Barone, secrétaire, Lydie Favre, médecin, et Coralie Chaux, infirmière.  Photo Carole Bouard

Consultations, soins infirmiers, chirurgie ambulatoire, etc. en accueil de jour

Une hospitalisation de jour

 

Le service compte six lits de chirurgie ambulatoire pour des hospitalisations de jour, qui permettent aussi d’accueillir des enfants pour une surveillance accrue.

« Un enfant reçu aux urgences pédiatriques peut être hospitalisé dans le service si besoin pour la journée, mais si un suivi est nécessaire, il sera ensuite transféré à l’hôpital Nord, car ici, on n’assure plus d’hospitalisation de nuit », précise Stéphanie Picq.

Des interventions à la maternité

 

L’autre mission des pédiatres se joue à l’étage de la maternité : sur demande des sages-femmes, le médecin d’astreinte intervient en salle de naissance pour les prématurés, les jumeaux et les bébés en siège et pour les césariennes en urgence.

Des associations partenaires

 

Des partenariats ont été noués avec plusieurs associations (Le Père Noël du lundi, Upper et Petite traversée pour Mahé) qui « nous aident à améliorer la prise en charge des enfants qu’on accueille, sur les urgences ou dans le service de pédiatrie », explique Stéphanie Picq.

« Ici, on fait les prises de sang aux nourrissons, on change les pansements »

Parmi les activités du service de pédiatrie encore méconnues, il y a les soins infirmiers. Ici, on peut prendre rendez-vous comme dans un laboratoire de ville pour faire pratiquer une prise de sang à son bébé, enlever des points ou changer un pansement.

« Pour piquer un bébé d’un mois, on a tout le matériel qu’il faut et notre personnel est habitué, il y a tout un environnement adapté, explique Stéphanie Picq. Ici, les infirmières prennent le temps qu’il faut, même si c’est long. »

Le service compte sept infirmières, qui interviennent également aux urgences pédiatriques. Depuis quelques années, les infirmières du service sont également formées pour réaliser des électroencéphalogrammes sur les enfants pour le suivi des maladies neurologiques.

« Nous souhaitons également développer des temps en direction des parents pour donner des conseils (alimentation, sommeil, etc.) et leur montrer comment moucher leur bébé, comment administrer un médicament, etc. »

Date de dernière mise à jour : 28/08/2023